Une chorégraphe à la signature forte et singulière

Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en danse contemporaine de l’UQAM, Catherine Gaudet s’affirme d’emblée comme une chorégraphe à la signature forte et singulière. S’immisçant sous le masque des conventions sociales, elle traque dans le corps les soubresauts de l’inconscient et les micromouvements qui trahissent les émotions et sensations que l’on cherche à cacher. Obsédée par la quête d’une vérité existentielle, elle s’enfonce dans les méandres de la psyché et cherche la beauté dans la contradiction. Sa danse d’état surgit de forces qui s’opposent, contraignent et contrôlent des personnages aux allures d’écorchés. Sa physicalité à la fois brute et précise se mêle d’une théâtralité combinant subtilement tensions dramatiques, sens de l’absurde et humour noir.

Elle signe sa première chorégraphie en 2004 et se fait remarquer les deux années suivantes avec Grosse fatigue (2005), primée au Arhus International Choreography Competition (Danemark), et L’arnaque (2006). En 2009, elle s’intéresse aux effets du manque dans sa première œuvre longue, L’invasion du vide. Après avoir profité de résidences de création à Bruxelles (2010) et à Berlin (2011), elle crée en 2012 Je suis un autre, où elle gratte un peu plus fort le vernis de la façade sociale pour révéler l’ambigüité d’êtres aux prises avec leurs contradictions. Elle poursuit cette intention en 2014 avec Au sein des plus raides vertus, s’appuyant cette fois sur la notion de moralité.

En 2016, en plus d’effectuer une résidence au Centre chorégraphique national de Tours (France), elle cosigne avec Jérémie Niel La très excellente et lamentable tragédie de Roméo et Juliette, pièce qui transpose la légende shakespearienne en un huis-clos aussi sensuel que mélancolique. Avec Tout ce qui va revient (2018), elle fait cohabiter sur une même scène trois solos tirés de son répertoire, créés en 2014 et 2015. Elle présente son dernier opus L’affadissement du merveilleux à l’automne 2018 à Montréal.

Catherine est membre fondatrice de la structure pour artistes Lorganisme et idéatrice du nouveau Centre de création O Vertigo (CCOV) aux côtés de Mélanie Demers, Caroline Laurin-Beaucage et Ginette Laurin. Elle est une membre active de Circuit-Est centre chorégraphique.

Explorant les zones troubles de la psyché et de l’inconscient, Gaudet se tient loin – bien loin – de la mièvrerie et du superficiel. On ne peut que saluer la profondeur et la rigueur de son travail, exigeant à la fois pour le spectateur et pour le danseur.
Iris Gagnon-Paradis, La Presse, mai 2014

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